
“Inacceptable et intolérable”. Mardi 7 mai, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume est venu apporter son soutien au marché Saint-Quentin, dans le 10e arrondissement de Paris, après l’agression d’un boucher par des militants antispécistes, quelques jours plus tôt.
“Chacun a le droit de penser ce qu’il veut, mais on ne s’attaque pas à l’outil de travail, on ne s’attaque pas aux personnes”, a-t-il affirmé, appelant à “l’apaisement” après avoir salué le boucher Steevens Kissouna. Samedi 4 mai, ce boucher bio avait vu son stand aspergé d’un liquide rouge par une quinzaine d’individus.
Face au ministre, Steevens Kissouna s’est inquiété des dérapages graves que pourrait occasionner un jour ce genre d’action. “Tout va vite dans la tête, tout va très vite. J’avoue que j’ai eu l’idée de prendre les couteaux et de les mettre dans la plonge parce je ne savais pas ce qu’ils allaient faire”, a-t-il raconté.
L’artisan de 33 ans affirme souffrir aujourd’hui d’une côte félée après des coups portés contre lui, en plus d’avoir été contraint de jeter presque toute sa marchandise.
En octobre dernier, Le HuffPost avait visité des boucheries victimes de ces actions. “C’est du terrorisme. Ce n’est plus une action. On casse”, se désolait Karl Pitel, boucher à Jouy-en-Josas (78), à notre micro, comme vous pouvez le voir dans le reportage ci-dessous.
À la suite de ces faits, deux suspects ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour “violences en réunion” et “dégradations” confiée aux policiers du commissariat du Xe arrondissement.
Interrogé sur la possibilité de dissoudre les associations à l’origine d’actes violents contre les bouchers, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a écarté pour l’instant cette hypothèse.
“Nous n’en sommes pas là. Mais la justice devra faire ce qu’elle a à faire pour que ces gens comprennent qu’il n’y a pas d’impunité”, a-t-il déclaré.