
Si la pandémie de coronavirus, qui a débuté dans un « marché humide » de Wuhan où l’on vendait des animaux vivants dans des conditions déplorables, peut avoir un côté positif, elle a finalement incité la Chine et le Vietnam à interdire la consommation d’animaux sauvages.
Les deux pays sont à l’origine de la montée en flèche du taux de mortalité des animaux menacés comme le rhinocéros, l’éléphant et le pangolin, qui font l’objet d’un trafic important et qui ont été tués pour la nourriture et les remèdes homéopathiques « médicinaux » dans ces pays. Mais ce commerce et les marchés humides sont à l’origine non seulement de l’épidémie récente, mais aussi de l’explosion du SRASLe SARS-CoV (abréviation de l’anglais severe acute respiratory syndrome coronavirus) est le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère responsable de l’épidémie de SRAS. Cet agent infectieux serait apparu en novembre 2002 dans la province du Guangdong, en Chine. Entre le 1er novembre 2002 et le 31 août 2003, le virus aurait infecté 8 096 personnes dans une trentaine de pays, causant 774 décès, essentiellement en Chine, à Hong Kong, à Taïwan, et en Asie du Sud-Est (Source : Wikipédia) en 2002 (qui aurait émané d’un petit mammifère appelé civette), de la grippe porcine et d’autres encore.
En janvier, la Chine a imposé une interdiction de toute exploitation agricole et de toute consommation « d’espèces sauvages terrestres présentant une valeur écologique, scientifique et sociale importante », et qui devrait être promulguée dans le courant de l’année.
Et maintenant, après une lettre ouverte des écologistes au premier ministre vietnamien recommandant des mesures contre le commerce des espèces sauvages comme moyen de prévenir de futures épidémies, ce pays cherche également à arrêter d’importer des animaux en danger pour les manger.
La lettre – signée par le responsable de Pan Nature, du Fonds mondial pour la nature (WWF), de la Fondation Animals Asia, de TRAFFIC, de Save Vietnam Wildlife et de la Wildlife Conservation Society – adressée au Premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc, déclare en partie que « Limiter l’interaction entre les animaux sauvages et les humains par une application stricte de la loi contre le commerce illégal d’animaux sauvages et les marchés d’animaux sauvages est l’approche la plus efficace pour atténuer le risque futur associé à la transmission de maladies entre les animaux et les humains. »
« En tant que source de cette épidémie particulière, la Chine a déjà pris des mesures importantes pour atténuer les risques futurs liés aux épidémies de zoonoses dues à des contacts entre la faune sauvage et l’homme en fermant temporairement tous les marchés d’animaux sauvages », poursuit la lettre.
« C’est une reconnaissance de la grave menace qui pèse sur elle. Afin d’assurer la sécurité nationale, la sécurité économique et la santé du public et des précieux écosystèmes du Vietnam, nous demandons au gouvernement vietnamien de prendre des mesures fortes et durables pour mettre un terme à tout commerce et à toute consommation illégaux d’animaux sauvages au Vietnam ».
Le Premier ministre Phuc a répondu au début de ce mois « en chargeant le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MARD) de formuler des directives pour interdire le commerce et la consommation d’animaux sauvages et de les soumettre au gouvernement pour examen avant le 1er avril ».
Le Vietnam ne compte que 75 cas de COVID-19, mais l’impact économique a été sévère.
Deborah Calmeyer, qui dirige ROAR Africa, s’est réjouie de la perspective d’une éventuelle réduction du trafic d’animaux sauvages.